Pour les salariés au bureau et plus particulièrement en open space, le bruit est la principale source de nuisances. Ils sont 95% à déclarer en être incommodés, notamment par les conversations, les sonneries de téléphones, la circulation des collaborateurs, les machines, etc. C’est donc devenu une véritable source de nuisance pour laquelle des solutions existent.
Certes, l’intensité sonore dans un open space est en dessous du seuil d’alerte de 80 dB(A). Mais, des mesures effectuées régulièrement par l’INRS (Institut national de Recherche et de Sécurité) ont mis en valeur des chiffres de 50 à 60 dB(A) en bruit ambiant et 70 dB(A) sur 8 heures au casque téléphonique. Cela met donc bien en valeur la différence indiscutable entre données réelles et gênes perçues, qui peuvent avoir un certain impact sur la productivité et le bien-être des salariés.
Le bruit est une source de nuisance
Pourtant l’open space est un concept souvent privilégié par les entreprises, favorisant notamment la collaboration et la créativité. Mais c’est aussi un véritable amplificateur de bruit, car tous les salariés se retrouvent à travailler dans des espaces ouverts. À ce titre, l’INRS, à travers le questionnaire GABO (Gêne Acoustique dans les Bureaux Ouverts), a sondé le ressenti de plus de 1000 employés vis-à-vis de leur environnement physique de travail.
Il en est ressorti que l’environnement physique de travail est moyennement satisfaisant, notamment au niveau de l’ambiance sonore. Et, si toutes les sources de bruit représentent une gêne, les conversations intelligibles sont celles qui sont le plus souvent citées. Si seulement 10% des salariés se déclarent véritablement sensibles au bruit de manière générale, cela ne les empêche pas d’être gênés sur leur lieu de travail (ils sont 21% à souhaiter retourner dans un bureau individuel ou un bureau partagé à 2-3 personnes maximum).
Une autre enquête (Bruit, santé auditive et qualité de vie au travail) a été réalisée auprès de 1 013 personnes par l’IFOP en 2019, à l’occasion de la Journée nationale de l’Audition. Elle met notamment en valeur deux données :
59% se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail ;
Concernant les sources de bruits, il y a le matériel utilisé (33%), les conversations entre collègues (28%) et les conversations téléphoniques (26%).
Le bruit ne favorise pas le bien-être du salarié
Et les impacts du bruit sur les salariés sont nombreux et régulièrement mis en avant. On peut notamment citer l’irritabilité, le stress, la fatigue, une baisse des performances voire une « désertion » du lieu de travail. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la productivité générale.
L’étude réalisée par l’IFOP déjà citée a essayé de quantifier ces conséquences. Selon les personnes interrogées, le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail sont à l’origine de maux comme la perte de productivité (51%), une incompréhension avec les personnes qui les encadrent (47%), une certaine agressivité dans les échanges (42%) voire des conflits au sein de l’équipe de travail (40%) ou des comportements de repli sur soi (37%).
Mais des solutions existent
Pour réduire de manière significative ces nuisances sonores, les solutions sont multiples. Il s’agit notamment de réduire le bruit ambiant et l’intelligibilité entre les postes et/ou entre les équipes. Sans oublier de prévoir des espaces adaptés (exemple : une petite salle pour passer des appels téléphoniques) et des espaces de détente séparés.
Mais il faut aussi travailler sur l’insonorisation des espaces, grâce à des solutions acoustiques adaptées, et les conseils d’un professionnel de l’acoustique, qui saura définir les aménagements à effectuer et les normes à respecter dans les open space (lien vers article 4). En effet, pour que l’acoustique du local soit de qualité, il est nécessaire que celui-ci soit peu réverbérant, avec l’utilisation de matériaux et d’aménagements absorbants de bonne qualité (solutions acoustiques pour plafonds, solutions acoustiques murales, solutions acoustiques de séparations, solutions acoustiques complémentaires comme le luminaire Eclipse).
Enfin, il existe une norme (NF S 31 199) qui offre une méthodologie pour limiter le bruit en open space, en s’appuyant sur des indicateurs comme la réduction du niveau sonore, la préservation de la confidentialité ou la réduction de la propagation des ondes sonores (pour des échanges sans déranger le voisinage immédiat). Celle-ci donne également une charte d’utilisation des espaces ouverts, suggérant un certain nombre de comportements individuels et collectifs, respectueux des autres, pour réduire les nuisances sonores.
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